La couleur des sentiments


Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié. Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque. De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement…


Film que j’ai découvert par hasard sur la plateforme de Disney, et quand j’ai vue qu’Octavia Spencer jouait dedans, je me suis laissée entraînée à son visionnage. Adaptation du roman du même nom, écrit par Kathryn Stockett, ce film vous transporte durant les années 60 aux USA. Dans ce film, les hommes n’auront qu’une place infime dans l’intrigue, puisque les protagonistes principales sont des femmes. Octavia Spencer, Emma Stone et Viola Devis sont les protagonistes, et chacune va se battre pour faire bouger les choses, notamment sur les mauvais traitements subis par les femmes de couleurs dans l’Etat du Mississippi. Le film a eu droit à 7 récompenses (je compte les récompenses d’acteurs) !


Le film peut paraître un peu long aux premiers abords, après tout, il dure 2h30 environs, personnellement, j’ai coupé son visionnage en deux parties, plus pour raison pratique que par ennui (j’ai commencé le film tard le soir, donc bon, je veux dormir moi XD). Je ne me suis d’ailleurs pas ennuyée du tout, les moments de comédies enchaînant parfaitement avec des moments supposés nous outrés, on peut dire qu’on est dans un ascenseur à émotion… La tristesse y a évidemment aussi sa place, et ce, pour plusieurs personnages différents, avec également plusieurs raisons bien distinctes. Je n’ai pas encore lu le livre, mais je pense qu’il a été plutôt bien géré sur l’écran, que se soit au niveau du rythme, des acteurs, etc… Il y a sûrement des éléments qui ont été modifiés afin de pouvoir faciliter la réalisation et le déroulement en version écran, mais ça reste pertinent vis-à-vis du sujet traité : la place de la femme noire dans les années 60, mais aussi en second plan, celle de la femme blanche.

Pour la femme blanche, sa place est le plus souvent à la maison, mais beaucoup commencent également à trouver un emploi, le but principal restant de se marier et de faire des gosses. J’imagine également au vue de quelques éléments présentés dans le film, qu’elle devait également gérer certaines choses, mais ce plan là n’est pas plus montré. Ce qui est montré, c’est la place des individus au plus bas de l’échelle sociale de cette (triste) époque : les femmes noires. Les femmes blanches étant très occupées, et ne pouvant (ou souhaitant) pas s’occuper de toutes les tâches ménagères, c’est là qu’elles rentrent en scène. L’esclavage est aboli, mais il est toujours là, sous une nouvelle forme, les bonnes sont rémunérées à des prix bas, souvent maltraité et harcelée physiquement et moralement… Certaines famille blanche les considèrent même encore comme des objets… Les choses ont évolués depuis, mais c’est quand même fou de penser qu’à une époque les propos tenus dans ce film étaient considérés comme vrai… Genre le fait d’utiliser les mêmes WC qu’une personne de couleur pouvait donner des maladies (genre toucher la même surface que son fion était plus dangereux que la laisser faire des bisous à tes gosses ??). La bêtise humaine dans toute sa splendeur, qu’on peut encore retrouver aujourd’hui tant côté raciste que mysogine.

Heureusement, parmi tout ses personnages, il y en a quand même des sympathiques, qui sont eux-mêmes écœuré par ses comportements.


J’adore Octavia Spencer depuis que je l’ai vue dans « Les figures de l’Ombre », qui est un peu dans le même style de thème, puisqu’il évoque également la condition de la femme de couleur dans un milieu professionnel remplit d’hommes. J’ai découvert par la suite qu’elle avait joué dans d’autres films que j’avais déjà vu, mais en tant que personnage secondaire… C’est donc avec un très grand plaisir que je regarde ce nouveau film où elle joue l’une des protagonistes. Ainsi, elle joue Minny Jackson, l’amie de Aibileen Clark (Viola Davis), elle est la bonne de Hilly, l’amie de Skeeter (Emma Stones). C’est ainsi que tout ce beau monde se connaît, et franchement, je trouve qu’encore une fois, Octavia à un sacré charisme, forte, entêté mais surtout humaine, elle m’a marquée par sa prestation, et je ne suis pas la seule, puisqu’elle a eu un Oscars, un BAFA, Golden Globes et un Critics’ Choice Movie Awards de la meilleure actrice dans un second rôle, et tout ça pour ce film !!

Pour Viola Davis, ça a été une grosse et belle surprise, je l’ai également déjà vu dans d’autres films, mais ses rôles ont été bien moins marquant. Au contraire, ici, elle est étincelante, on a vraiment l’impression qu’elle est le personnage, et c’est rare que j’ai cette impression. Elle a également réussie à me toucher via le témoignage (certes, scénarisé) qu’elle a interprété. Réticente au début, elle finira par accepter de témoigner, d’abord très timidement, puis une fois que Minny l’a rejoint, elle finira par vraiment lâcher prise et tout dévoiler. J’ai eu l’impression, que se soit pour elle, ou les autres, que l’interview de Skeeter a été comme une thérapie et à aider ses femmes à voir plus loin, à voir qu’elles ne sont pas seules.

Emma Stone en prend également pour son grade, malgré son rôle de femme blanche, dans cette époque où être une jeune femme consiste souvent à se marier et faire des gamins, et non à travailler et avoir des opinions. Ouverte d’esprit, est clairement contre la maltraitance envers autrui, notamment de la part de ses amies envers leurs bonnes, elle finira par vouloir écrire un livre du point de vue d’une bonne, que le monde voit comment elles sont traités. Parce que les hommes sont bien gentils, mais c’est leur femme que se tape la bonne toute la journée, pendant qu’eux travail. Elevée elle-même par une bonne dont elle a toujours été proche, elle veut donc faire quelque chose, et comme elle adore écrire et souhaite en faire son métier lui vient l’idée du livre. Emma joue également très bien son rôle, on sent directe qu’elle est dépareillée au milieu de ses amies qui suivent toute Hilly aveuglement.

Les autres acteurs ne sont également pas à prendre à la légère, qu’ils soient détestables ou adorables, avec peu ou beaucoup de temps à l’écran dû à leur relation avec les protagonistes. J’en rajoute une couche, mais les hommes, pour le peu qu’on les voit, passent vraiment pour des boulets (sauf un, ouf).


En bref, ce film représente une lueur d’espoir dans la lutte contre le racisme aux USA, une lutte menée par des femmes à une époque où Martin Luther King faisait également ses débuts. Le choix des acteurs a été bien mené, tout comme le déroulement de l’intrigue. Je souhaite maintenant découvrir sa version littéraire, afin de voir les différences entre les deux.


Ma Note : 9 /10

Note : 9 sur 10.

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7 commentaires sur “La couleur des sentiments

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