Self_ _ _


Comment s’en sortir quand on a que des pensées négatives? Quand malgré me succès, on se sent incapable, et pas à la hauteur? Comment coexister avec soi-même quand le pragmatisme se confronte à son esprit enfantin? Yanai nous raconte dans cette courte histoire comment l’acceptation de soi permet de se sortir d’une spirale infernale qu’est la dépression.


Petit One shot des éditions ChattoChatto, dont le format physique a eu droit à une sortie en édition limité (donc avec très peu de tirages). Pour ma part, j’ai raté l’occasion de l’avoir dans ce format, mais par chance, je l’ai trouvé en format numérique sur Piccoma (tous les chapitres ne sont pas gratuits, à moins de gagner les coins qu’il faut). C’est un titre que j’avais vraiment envie de découvrir, car il aborde un sujet difficile et souvent incompris : la dépression.


Avec ce one shot sur sa vie, Yanai se livre au lecteur sur une période difficile de sa vie. S’il y a bien une chose que je comprends, c’est qu’il n’est pas toujours facile de parler de ce genre de période, ou même de trouver les mots qu’il faut. Il faut du temps pour tout, se reconstruire, trouver les mots, vouloir en parler, arriver à en parler. J’ai l’impression que l’on ne vit pas tous la dépression de la même façon, là où l’autrice semblait avoir un problème avec elle-même, moi j’avais plus l’impression d’être une coquille vide. Ce titre, c’est donc aussi une introspection de l’autrice, qui va plonger en elle pour se comprendre, se retrouver. J’avoue avoir un peu de mal à trouver les mots pour cette chronique, car le titre est surtout porté sur les sensations lors de la lecture, sur les sentiments. Tout est léger dans les dessins, mais on voit bien que dans sa tête c’est tout l’opposé, elle semble surstimulée par tout ce qui lui arrive, toutes ses réflexions. Elle avait tout pour être heureuse, et pourtant, quelque chose clochait malgré tout, la haine de soi peut être quelque chose de terrible à affronter, à surmonter.

Quand le doute s’installe, il est également difficile de le déloger, un peu comme une sangsue on aura du mal à s’en décrocher. In fine, les doutes augmentent, et cela créé un cercle vicieux négatif, où tout semble aller mal. La place de l’entourage est également évoqué, que ce soit les amis ou bien la famille. Ils essaient tant bien que mal d’aider, sans se rendre compte que ça ne fait pas toujours l’effet escompter, surtout face à quelqu’un en dépression, qui broie du noir. Durant cette période, on peut être très susceptible, et tout bonnement, tout prendre mal, même la meilleure des intentions. Il naît alors un sentiment, comme quoi les autres ne comprennent pas, et sans nous en rendre compte, un sentiment de solitude né également de cette pensée, et vient alimenter le cercle négatif. Notre esprit devient tellement embrouillé, que comme l’autrice, la réflexion et l’imagination ont du mal à revenir. La peur arrive donc aussi, un sentiment de détresse se créé, car on ne saisit pas tout nous-même. L’autrice retranscrit très bien tout cela dans son one shot, ce qui peut être assez difficile à lire, mais cela a dû être tout aussi difficile à écrire et dessiner.


Les dessins font globalement très brouillon, mais je trouve ce choix très judicieux, cela reflète clairement nos pensées lorsqu’on est en dépression. Tout devient moins nette et précis, on est globalement perdu, parfois on est aussi une coquille vide, sans but. Je l’ai été de manière assez brève (1 an environ), et j’avoue ne m’en être rendue compte qu’après coup. J’ai eu quelque visite chez un psy (me demander pas précisément quel type de psy, je ne sais pas faire la différence), j’ai dû faire 2 séances puis j’ai arrêté. Un seul conseil m’a aidé, et il est d’ailleurs aussi présent dans le manga, si je me souviens bien (ayant lu en saccadé sur plusieurs mois, ça finit par devenir un peu flou), c’est d’écrire. Le noir et blanc, même si c’est le style des mangas en général, ajoute également une couche, et j’avoue que quelques couleurs à la fin, lorsqu’elle remonte la pente, auraient peut-être donné une nouvelle ambiance.

L’information est tombée récemment, mais il semblerait que Piccoma Europe va fermer ses portes (à confirmer), le titre étant pour l’instant uniquement disponible dessus cette plateforme, il pourrait en devenir introuvable. Je pense que l’éditeur le proposera sur d’autres plateforme si c’est possible, après tout un contrat d’exclusivité, ce n’est pas rien. Mais à mes yeux, si la plateforme ferme, celui-ci n’a plus vraiment lieu d’être, au moins pour notre région. La lecture est en soi assez rapide, puisque le one shot fait environ 100 pages. L’illustration de la jaquette/couverture est déjà assez marquante, on y voit le masque derrière lequel se cache le mal-être de l’autrice. D’ailleurs, vous la connaissez peut-être déjà, puisque c’est aussi l’autrice de Frankestein Family. Pour ce qui est des autres dessins sur elle, j’imagine que ce sont les choses positives, ou qui l’ont peut-être aidée à remonter la pente.


En bref, la lecture a été un pur plaisir, même si celle-ci a été découpée sur une très longue période. Ce titre n’a pas dû être facile à écrire pour l’autrice, mais j’espère pour elle que cela va mieux depuis, qu’elle a pu reprendre confiance en elle.


Ma Note : 8 /10

Note : 8 sur 10.

Autres séries de l’éditeur :

Chargement en cours…

Un problème est survenu. Veuillez actualiser la page et/ou essayer à nouveau.

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer