Le pacte de la mer

# Kaikisen : Retour vers la mer


Dans la commune d’Amidé, le fils du prêtre shintô Yôzô Yashiro, Yôsuké veille sur l’œuf de l’ondine. Selon une vieille légende, un ancêtre de Yôsuké a fait un pacte avec une ondine : sa famille veillera son œuf ; en retour, les pêcheurs s’assureront la clémence et la générosité de la mer. Mais, aujourd’hui, les habitants ont décidé de faire d’Amidé une station balnéaire attrayante. Peut-on allier tradition et modernité ?


Petit récit dont j’avais entendu beaucoup de bien, j’ai profité de le voir passer en occasion pour le prendre. C’est mon premier titre de Satoshi Kon, que je ne connaissais jusqu’alors que de nom via certains de ses films comme Perfect Blue (que je n’ai pas vu). Le pacte de la mer est un récit « écologique » dans le sens où l’auteur met en opposition le côté culturel du Japon qui est respectueux de la nature, à la modernisation à outrance qui elle détruit. Pour information, j’ai l’édition Collector 48H de la BD (je ne sais pas si ça change grand-chose).


Dans le cas présent, la modernisation passe par le fait d’attirer du tourisme, et pour cela, de grands hôtels pour pouvoir loger les touristes. Les paysages se voient donc recouverts de bétons pour construire tout un tas de bâtiment, hôtels, hôpitaux et que sais-je encore. Les habitants quant à eux, sont assez mitigés, bien sûr qu’ils souhaitent le développement de leur petite ville, mais à quel prix ? Les conséquences se font déjà sentir, notamment avec les commerçants qui partent, car le propriétaire du complexe rachète tout. Au final, les habitants et le maire qui aident l’entrepreneur dans le but d’aider les habitants se font complètement leurrer par un riche gestionnaire qui ne pense qu’aux profits…

Vient ensuite la légende du village, dont le père du protagoniste, Yozo Yashiro n’hésitera pas à parler, et même à montrer la relique. Devant les médias, il essai de rendre leur ville attractive, mais cela peut aussi attirer la mauvaise herbe. Un homme ambitieux et avide d’argent comme l’est celui qui rachète tout. Pour le moment, le temple ne semble pas toucher, mais qui dit que ça durera ? Le complexe sera disproportionné et imposant, recouvrant de béton tout et n’importe quoi, et détruisant même le sanctuaire des sirènes sur une île juste à côté. Comme on dit souvent, toute légende à une part de vérité, et celle des sirènes deviendra réalité dans ce récit. Yosuke réussira-t-il à éviter une catastrophe ?


L’eau est un élément puissant, comme le vent, le feu, ou encore la végétation, il s’agit d’un élément puissant difficilement arrêtable. Il creuse petit à petit toute roche pour former par exemple, les gorges de l’Ardèche, inarrêtable, elle peut aussi reculer pour mieux bondir, détruisant tout sur son passage (Tsunami). La nature finira toujours pas reprendre le dessus sur toute structure humaine, car elle évolue et bouge sans cesse. Mettre du béton partout, comme dans l’intrigue, on en voit déjà les résultats aujourd’hui partout à travers le globe. Des inondations de plus en plus fréquentes, car l’eau n’est pas absorbée ou écoulée, une chaleur étouffante l’été, car il n’y a pas d’ombres végétales, et que le béton chauffe rapidement, etc… Ce récit est un peu une alarme, une alerte, à la modernisation rapide de nos milieux de vies où l’on peine déjà à suivre la cadence infernale.

Que l’on souhaite développer nos villes, c’est une chose, le père de Yosuke l’évoque très bien, si la ville avait eu un hôpital digne de ce nom, sa mère pourrait être en vie. Le progrès, la modernisation, cela peut en effet aussi sauver des vies, mais il faut surtout savoir faire la part des choses, voir plus loin que le bout de notre nez lorsque l’on souhaite construire quelque chose. Est-ce que le bâtiment durera dans le temps ? Est-ce que les systèmes d’évacuations de l’eau sont suffisants ? Est-ce que l’entretien des végétaux est possible, comment limiter les incendies, etc… Par chez moi, par exemple, on a un carrefour avec stop… la mairie a eu l’ingénieuse (non) idée de mettre des arbres et buissons de chaque côtés avec des stops, résultat, lorsqu’on est à l’arrêt à ses stop on ne voit rien arriver. Ceci est un exemple où le concepteur n’a pas réfléchis avant d’appliquer son idée, est-ce qu’ils ont amélioré les choses pour autant ? Non…


En bref, j’ai adoré ce récit mettant en dualité l’urbanisation/modernité et la culture, respect du patrimoine existant. Outre le fait de nous rappeler qu’on ne peut rien faire face à la nature, si ce n’est la ralentir, le récit évoque aussi le respect de celle-ci, qui est quand même l’une des raisons qui fait qu’on vie. Certains lieux, sont très bien tels qu’ils sont, une urbanisation excessive et imposante n’engendre que des problèmes (suffit de voir les maisons en bords de falaise qui risquent de tomber et favorise l’érosion).


Ma Note : 8.5 /10

Note : 8.5 sur 10.

2 commentaires sur “Le pacte de la mer

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  1. Cette lecture c’est pour moi un coup de cœur, aussi bien pour le fond que pour la forme. Tout comme toi j’ai été touché par le message, mais également par cette ambiance physiquement japonaise dans ce rapport entre mythe, modernité et nature. j’adore ❤️

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