Roses d’acier


En 2019, trois prostituées chinoises sont assassinées. Isolées, les travailleuses du sexe de Belleville s’organisent pour se prémunir contre ces agressions grâce à une association d’entraide autogérée : les Roses d’acier. Rémi Yang parvient à intégrer leur cercle fermé et suit leur quotidien pendant près de deux ans. Il fait tomber les clichés et nous invite à porter un nouveau regard sur ces femmes marginalisées. Roses d’acier est la chronique de cet élan de solidarité et d’amitié.


Roses d’acier, ce n’est pas uniquement le titre de cet ouvrage, mais aussi, et surtout, le nom d’une association. Le récit, qui relève du témoignage de l’auteur (journaliste), parle de cette association, et surtout, de ses adhérentes assez particulières. Victime de la pauvreté, de la vente d’une belle image de la France pour ce faire de l’argent, beaucoup redescente assez vite sur la terre ferme une fois arrivée, résultat, un seul métier est vraiment à leur portée, et malheureusement ses conditions de travail ne vont pas toujours en s’arrangeant.

Je remercie Babelio, qui m’a envoyé cet ouvrage suite à une Masse critique (accessible à tous).

PS : les images de cette chronique ne proviennent pas du roman, elles servent uniquement à illustrer la chronique.


Au travers de sa propre expérience, Rémi Yang raconte sa rencontre avec l’association, l’origine de celle-ci, ainsi que ses avancées afin de pouvoir donner une voix à ses femmes, qui ont commencées à craindre le journalisme. Après tout, leur « travail » est considéré en France comme illégal, et ce, même si ce n’est plus elles qui portent le poids de cette illégalité, mais le client. Ceux-ci en profite parfois pour être violent, voire même pire… Leur travail devient ainsi plus difficile, et surtout plus dangereux, alors qu’il est déjà bien couvert de préjugés et stéréotypes. Cet ouvrage met une bonne claque à une bonne partie de ses pensées qui ne reflètent en rien la réalité, pour les travailleuses de sexe chinoise (il faut préciser que le livre ne porte que sur elles, et non sur d’autres groupes, je ne peux donc pas affirmer que leur cas, s’applique également aux autres).

L’ouvrage nous décrit des femmes, ayant « fui » leur pays afin de pouvoir travailler et se faire plus d’argent, que se soit pour un meilleur niveau de vie pour leur famille restée au pays, ou pour éponger des dettes (voire, les deux). Le point commun entre beaucoup de ses femmes et la vision qu’on leur a donné de la France, vendue comme l’eldorado par les passeurs peu scrupuleux, abusant de leur naïveté, mais aussi de leur situation délicate. Leurs témoignages, au travers de Rémi Yang, sont racontés avec beaucoup de respect, leurs noms ont évidemment été changés pour l’anonymat. J’ai bien aimé le passage à la fin avec du chinois (retranscrit en français juste en dessous), et ce même si je ne sais pas le lire (c’est une langue qui m’est totalement inconnue). Perdue devant cette langue, c’est sûrement se qu’on ressentie (et ressente encore) ses femmes à leur arrivée en France, alors qu’elle ne parlait pas du tout notre langue. Je me vois mal partir à l’étranger sans savoir un minimum de choses au sujet du pays et de la langue, j’ignore si c’est courageux ou lié à leur désespoir/désillusion qu’elles ont franchis le pas, sûrement pour les deux.


J’aime aussi beaucoup le choix du nom pour leur association, ainsi que sa signification : « la rose, c’est un symbole de féminité. L’acier, c’est pour exprimer que nous sommes fortes. Le nom vient d’une chanson féministe populaire en Chine. La fleur, c’est un leitmotiv dans notre imaginaire quotidien« . De la force, pour en avoir, elles en ont, partir loin de chez soi dans l’idée d’avoir un avenir meilleur, arriver est subir la réalité à laquelle s’ajoute une nouvelle dette (les passeurs) ne doit vraiment pas être facile. Quand à l’affaire dite « des longs couteaux », elle me parle vaguement, j’imagine qu’elle avait été diffusée à la TV ? Je trouve cette affaire vraiment honteuse, juger que ses femmes valent moins qu’une autre, que se soit pour leur parole ou les indemnités c’est de la discrimination ! Oui, des travailleuses du sexe peuvent subir des viols !! C’est du bon sens à la fin… Heureusement que la situation semble s’être arrangée depuis de ce côté là, donner raison aux agresseurs c’est le meilleur moyen de leur dire de continuer ! Pas étonnant que certains harcèlent des femmes dans la rue en toute impunité avec une justice pareille (qui commence à avoir pas mal de défaut un peu partout, la loi c’est fait pour évoluer, pas stagner…).

Pour ma part, j’ignorais totalement l’existence de ses femmes, ainsi que de l’association. Je n’ai jamais été à Paris, je connais très peu de gens qui y vivent et ils ne parlent pas de ça. Donc dans ma petite campagne l’idée c’était qu’il y avait des prostituées oui, après tout par chez moi il y en a aussi… mais j’ignorais la présence d’une telle communauté. En toute honnêteté, pas besoin d’avoir un bac+5/8 en droit, pour savoir que la nouvelle loi reportant la faute sur les clients est une idée idiote. Il était clair que certains individus qui aiment dominer l’utiliserai à leur avantage, et que les agressions augmenterais. Selon moi, oui cela devrait être interdit le démarchage dans la rue, mais que l’on propose alors des endroits spécifiques où la pratique serait légale, et surtout encadrée tant pour protéger les travailleuses que les clients. Les Hommes ont toujours eu des pulsions, le sexe masculin, le besoin de le faire, je trouve ça idiot de l’interdire bêtement sans réfléchir aux conséquences… comme les agressions en pleine rue, les viols, les kidnapping, etc. J’ai presque envie de dire : heureusement qu’elles sont là ! Qui sait ce que ferai certains à la première femme qu’ils croisent dans la rue ? Surtout que de ce que je vois sur les réseaux, là aussi les agressions augmentent.


En bref, cet ouvrage type témoignage m’a permis d’en apprendre un peu plus sur une communauté dont j’ignorais l’existence et les déboires. Après, peut-être qu’il faudrait également aider ses femmes avec l’administration française pour qu’elles aient un visa de travail et qu’elles aient la possibilité de faire autre chose, car j’ai l’impression que cette idéologie de la France perdure bien dans le temps, et continue d’attirer, alors qu’avec les bons documents, elles pourraient avoir plus de choix (ce n’est que mon avis).


Ma Note : 7 /10

Note : 7 sur 10.

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