Queen of Katwe


Une jeune femme parvient à quitter son bidonville en Ouganda pour participer au Championnat Mondial d’Echecs. Inspirée d’une histoire vraie.


Une chronique sur un film, ça vous dit ? Enfin, je dis ça, mais vous n’avez pas vraiment le choix… Désolé. En ce moment, j’aime beaucoup les récits inspirés d’histoires vraies, j’ignore pourquoi, mais j’aime beaucoup en apprendre sur la vie des autres. Dans ce film, c’est l’histoire de Phiona Mutesi qui est mise en avant, une jeune fille issue des bidonvilles d’Ouganda, qui va devenir championne du monde d’échec à un jeune âge. Preuve que l’intelligence n’est pas une question d’éducation scolaire, et que l’on passe sans doute à côté de nombreux génies, qui n’ont pas l’occasion de le montrer…


Le film peut sembler un peu long, puisqu’il dure un peu plus de deux heures, mais c’est tout simplement parce que le réalisateur prend son temps. Afin que l’on est le quotidien et l’évolution de celui-ci avec un bon rythme, sans couper les scènes de parties d’échecs pour autant. Tout est bien rythmé, pour les échecs, je connais les règles, mais j’avoue être assez néophyte dans ce domaine. Les parties m’ont semblées de plus en plus difficiles, mais je suppose que l’expression des acteurs et la musique m’ont aidé à le comprendre. Je suis un peu comme la mère de Sophia, à me demander si elle gagne ou non, même si j’arrivais à suivre au début. C’est surprenant, non, c’est génial, que ce que l’on considère comme un jeu, peut aussi être un tremplin pour améliorer sa condition de vie. Je savais qu’il y avait des compétitions, mais j’étais assez loin d’imaginer tous les enjeux et récompenses qu’il y a derrière. Pour les personnes considérées comme des maîtres, il y a une rente de payée, en échange de la participation à certains concours.

Dans ce film (et dans la réalité), le jeu d’échec est présenté par Katende, comme un jeu où pauvre et riche sont sur un pied d’égalité. Lui-même jouait souvent contre des riches, et gagnait les paris, ce qui lui permit de financer un peu ses études. Orphelin, il n’a pas non plus eu la vie facile, mais il s’en est plutôt bien sorti. En présentant le jeu de cette manière, les jeunes, qui voyaient alors ce jeu comme un truc ennuyeux, ont totalement retourné leur veste, s’ils peuvent battre des gosses de riches tout en se faisant un peu d’argent, pourquoi refuser ? C’est ainsi qu’il monte un groupe d’apprentissage des échecs, qui regroupe plusieurs enfants. Phiona suivra son frère pour savoir ce qu’il fait de ses après-midi, et c’est là qu’elle tombera dans le jeu. Le film ne passe pas à côté de ses changements d’humeurs, c’est une enfant, il est normal qu’elle est un peu les chevilles qui enfles. Malheureusement, ça veut aussi dire qu’elle tombera de haut lorsqu’elle subira sa première défaite importante, ce qui lui brisera le moral.


La mère de Phiona n’a pas non plus eu droit à la scolarité, de ce que j’ai compris, elle ne sait donc pas lire et sans doute, écrire. Veuve, elle essaie tant bien que mal de nourrir ses quatre enfants. Le mieux qu’elle a pu leur offrir est une petite « maison » de bidonville, dont elle paie un loyer (comme quoi, même chez les pauvres, il y en a toujours pour vivre sur le dos des autres). Ses enfants, sauf le plus jeune, l’aide du mieux qu’ils peuvent, notamment en revendant du maïs, mais tout n’est pas simple. Elle est d’abord réticente à ce que ses enfants rejoignent le groupe d’échec, je suppose qu’il y a du trafic humain derrière, mais ce n’est pas directement évoqué. Petit à petit, elle s’ouvrira à la discipline, mais elle remarque aussi que cela change sa fille, et cela l’effraie. Elle a déjà perdu son mari, et son fils ainé, elle ne souhaite pas perdre un autre enfant. Assez fière, elle a aussi du mal à accepter l’aide d’autrui, surtout quand il s’agit d’argent « sale ». La finalité est tellement belle.

À la fin du film, les acteurs sont rejoints, les uns après les autres (pour les plus importants), par la personnalité qu’ils incarnent. On voit ainsi le vrai visage de Phiona mais aussi d’autres personnages important. Il est également indiqué ce que sont devenues ses personnes après les événements du film, et ils ont tous eu le droit à l’école, ce qui est un baume au cœur. Ils visent également des études assez impressionnantes, que ce soit vers l’ingénierie ou le médical. De quoi bien remettre en place ceux qui dénigrent les pauvres, en pensant qu’ils sont des moins que rien, alors qu’ils ont juste eu moins de chance à la naissance. Encore une fois, ce n’est pas la taille du porte-monnaie qui fait l’intelligence, au contraire, ça n’a aucun rapport. La différence est parfois présente, tout simplement parce que plus de moyens permet de se payer des professeurs particuliers entre autres choses, mais ça ne suffit pas toujours à se faire passer pour quelqu’un de cultivé. Surtout que l’intelligence, au final, n’est pas vraiment mesurable, encore moins à l’école, où l’on doit répondre à des critères prédéfinis.


En bref, j’ai adoré suivre le parcours de Phiona, que ce soit la situation en Ouganda ou l’importance des échecs, ce film a été un vrai puit de savoir et d’expérience. Mais il rappelle également une réalité bien sombre, et la chance que l’on a parfois tendance à oublier.


Ma Note : 8 /10

Note : 8 sur 10.

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