Akane Banashi – Tome 5


Devenue zenza de l’école Arakawa, Akane doit à présent assimiler les us et coutumes du rakugo : comme de nombreux conteurs, elle va faire ses premières armes au « Yasakatei’, un célèbre yose qui voit passer différents artistes du matin au soir. Il lui faut non seulement connaître les habitudes de ses aînés, mais aussi ne pas perdre une miette du spectacle depuis les coulisses… Autant dire que ce n’est pas de tout repos ! Hélas, un futatsume arrogant prend un jour à partie la jeune fille. On laisse une chance à cette dernière de riposter… en lui permettant de monter sur scène ! La disciple de maître Shiguma fera-t-elle encore des étincelles ?


Avec ce tome, c’est un autre aspect du Rakugo qui va être montré, que dis-je, plusieurs autres aspects. Que ce soit le relationnel entre les différentes familles et échelons, mais aussi l’apprentissage, qui semble assez ouvert. Outre la découverte de cet art, et de tous ses aspects, c’est vraiment la mise en scène du manga qui me bluff. Tout donne envie d’en apprendre d’avantage, et surtout de voir Akane réussir. D’un point de vue extérieur, on ne penserait pas que ce monde soit aussi concurrentiel et tiraillé suivant les opinions de chacun.


On l’a déjà vu dans les tomes précédents, la hiérarchie et la tradition sont des points importants dans le monde du Rakugo. Mais cela créé aussi pas mal de problèmes au sein des différentes écoles, et entre les écoles elles-mêmes. Chacune pense différemment, ainsi, certaines veulent conserver la tradition et refuse que le Rakugo évolue. Tandis que d’autres, se rendent bien compte que pour charmer encore le public, il faut aussi savoir évoluer. Cette dualité peut se retrouver dans toutes les cultures, pas uniquement au Japon, au Rakugo. L’importance de la hiérarchie pose également problème, puisque certains prennent assez vite le melon, et n’hésite pas à tourmenter ceux qui sont en dessous d’eux. Pour moi, Akane a bien fait de se défendre, la manière dont elle l’a fait est originale, et montre aussi une certaine maîtrise du Rakugo, même si elle reste débutante. Que les autres voient ça d’un mauvais œil est totalement idiot, à quel moment rabaisser les autres devrait être toléré ? Je serais le maître d’un tel individu, il serait immédiatement renvoyé, peu importe son talent. Surtout que dans le cas présent, la personne en question n’a même pas été fichu de remonter la pente et séduire le public, et il se dit mieux qu’Akane ? Je ne comprends pas du tout le comportement des autres à l’égard d’Akane, pourrir sa carrière pour ça, tandis que l’autre est tranquille à médire sur les autres, ça me met hors de moi.

Le fait que les autres trouvent ça honteux et irrespectueux le comportement d’Akane, alors que le comportement de l’autre ne les gêne pas est totalement incompréhensible. Pour moi, il fait littéralement honte au Rakugo et devrait être renvoyé. Surtout que cette action va porter préjudice à Akane pendant tout le reste du tome. Certains préférant croire la version de l’idiot menteur, sans même écouter celle d’Akane. Respecter ses ainés est une chose, accepté d’être rabaissée et traité de menteur en est une autre ! Au premier abord, le Rakugo est montrée comme une discipline demandant beaucoup de rigueur et de droiture, mais au final, elle comporte aussi de la pourriture, comme tout le reste. J’ai été surprise en découvrant qu’Akane avait un répertoire assez faible, tout comme les autres personnages. Mais dans un sens, c’est aussi assez normal, puisqu’elle débute, toutefois, sa maîtrise pour les histoires qu’elle possède est bien là. J’espère juste qu’elle ne s’éparpillera pas trop, en voulant apprendre plusieurs histoires en même temps, ou de manières trop proches. Ce qui fait qu’elle est au-dessus des autres, c’est justement le fait qu’elle maîtrise les histoires qu’elle connaît et qu’elle y ajoute ses dernières connaissances. Il faut donc qu’elle continue d’avancer lentement, et ainsi maîtriser une histoire de plus après l’autre.


Autre révélation, mais celle-ci est assez prévisible, les femmes n’ont pas toujours fait partie du monde du Rakugo. Au début, il s’agissait d’un métier d’homme, et autant le dire, là aussi, il y a eu beaucoup de mal pour que les femmes soient acceptées. Mais c’est aussi une preuve que le Rakugo a, et doit, continuer d’évoluer. Même si aujourd’hui ce domaine semble plus ouvert, il est vrai et clair, que les femmes semblent rester une minorité. L’histoire du nouveau personnage féminin du tome, permet d’évoquer ce sujet, et la dureté, mais aussi la détermination dont elle a fait preuve pour parvenir jusqu’à sa position actuelle. Elle indique d’ailleurs avoir un but, et chercher pour cela d’autres Rakugoka pour y parvenir, mais elle n’a rien indiqué à Akane pour l’instant. Souhaite-t-elle ouvrir une école uniquement pour des rakugoka féminins ? Je ne sais plus qui faisait partie de la réunion des maîtres, mais je crois bien y avoir vu une femme, était-ce elle ?

La jaquette est toujours très riche en éléments, souvent, elle met aussi en avant les nouveaux personnages. C’est encore le cas ici, avec un personnage qui a de quoi dérouter, tant il est difficile à cerner. Mais pour Akane, se sera là une occasion en or, d’apprendre de quelqu’un d’autre, qui semble aussi avoir eu du mal à se faire une place. Akane est vraiment un personnage que l’on a envie de voir réussir et qui fait donc une partie du charme de la série. Mais il ne faut pas oublier que toute l’intrigue n’est que pure fiction, même si elle a des éléments tiré du réel. L’auteur est donc tout aussi impressionnant, puisqu’il apporte un personnage attachant (que dis-je, des personnages attachants), mais aussi pleins d’informations sur la discipline du Rakugo. Il y a tellement de détails à ce sujet, je n’imagine pas le temps qu’il a fallu pour les trouver, j’imagine que l’auteur est lui-même un fan de la discipline. Toutes ses informations donnent l’impression que le Rakugo est un puit sans fond, que tout est possible dans cette discipline pourtant si attachée à ses traditions.


En bref, c’est toujours un plaisir de retrouver cette série, j’ai d’ailleurs encore un tome sous le coude avant d’être à jour. Le Rakugo, c’est un peu une discipline avec un balais dans le fion, et qui mériterait d’être dépoussiérée un peu. Le manga montre vraiment cette impression, tout en laissant une part de tradition.


Ma Note : 8 /10

Note : 8 sur 10.

Autres séries de l’éditeur :

Chargement en cours…

Un problème est survenu. Veuillez actualiser la page et/ou essayer à nouveau.

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer