Akane Banashi – Tome 3


Malgré la désapprobation de ses condisciples, Akane demande à maître Shiguma de pouvoir participer au prix Karaku, un concours de rakugo destiné aux étudiants et aux lycéens… Le shin’uchi accepte, à condition que la jeune fille interprète uniquement « Jugemu’, un hanashi simple, mais qui ne semble pas à première vue approprié pour briller en compétition. Le challenge est donc de taille, d’autant plus que le jury est présidé par nul autre qu’Issho Arakawa ! Bien déterminée à gagner, la lycéenne relève le défi, car elle espère décrocher un entretien privé avec le rakugoka qui a exclu son père six ans auparavant… Parviendra-t-elle à se démarquer pour arriver en finale ?


Avec ce troisième volume, Akane se lance dans la compétition dans l’espoir de pouvoir parler avec Arakawa afin de savoir pourquoi il a refusé la promotion son père. L’homme étant déjà âgé, et la formation de Rakugoka étant longue, c’est peut-être la seule chance qu’elle aura de pouvoir lui poser la question. Pour cela, il faut qu’elle remporte la compétition, mais réussira-t-elle alors que son nom pourrait être reconnu, tout comme le style de sa prestation ? Moi-même je l’ignore puisque la réponse sera donnée dans le prochain tome !


Il n’y a pas à dire, Akane a quand même bien évoluée depuis le premier tome, notamment son niveau au Rakugo. Elle se sert de tout ce qu’on lui a appris, afin de proposer quelque chose avec un peu d’elle quand même. Visiblement, la patte des maîtres est aussi grandement reconnaissable pour les connaisseurs, surtout que le maître en question est connu et vient de la « même » école. Cette patte pourrait bien desservir Akane, puisque Arakawa est du genre traditionnel et que participer à un concours d’amateur quand on a un maître est très mal vu. Reste donc à savoir si le jury saura mettre son avis personnel de côté, pour ne choisir comme gagnant celui qui a fait la meilleure prestation. Un bon jury se reconnait d’ailleurs sur ce point, puisqu’un jury qui vote via son ego et son opinion personnelle n’a aucun intérêt. D’ailleurs, cette décision pourrait aussi donner un indice quant au refus au père d’Akane, puisque si l’égo rentre en jeu ici, il aura sans doute joué également lors des précédents concours ou événements. Le côté professionnel d’Akane ne peut que ressortir à côté de candidats amateurs, mais elle ne peut pas vraiment être jugée professionnelle non plus puisqu’elle a pu s’inscrire à la compétition.

La prestation de ses deux autres rivaux était impressionnante et originale. L’actrice mettant son jeu en avant, comme pour le théâtre, allant jusqu’à verser des larmes. Tandis que l’étudiant, lui propose une version revisité d’un récit déjà existant, afin de mieux toucher le public, avec un récit plus moderne. Ses deux idées sont bonnes, mais on remarquera déjà qu’Arakawa fait semblant d’être agréablement surpris. Visiblement, savoir jouer ne veut pas dire savoir mentir, chose qu’il fait depuis le début de la compétition dans l’unique but de redorer l’engouement pour le Rakugo (et sans doute lui-même). Voir une discipline que l’on apprécie tomber dans l’oubli n’est jamais agréable, mais peut-être faut-il aussi savoir se remettre en question quand son origine vient de nous. Vouloir perpétuer des traditions c’est aussi très bien, mais je pense également qu’il faut proposer de la nouveauté, notamment pour toucher un public peu connaisseur. Quand je vois que même les Rakugoka doivent s’informer sur le récit et son époque afin de bien discerner et comprendre les choses, c’est que le jeune public sera forcément lui aussi paumé !


L’auteur prend le temps de poser l’avis de chaque personnage sur la prestation d’Akane, cela va du professionnel et des connaisseurs aux amateurs eux-mêmes. C’est lors de ses réflexions que l’on remarque l’évolution de la prestation d’Akane. Alors que sa première prestation avait été fracassante et rapide, montrant une forte technicité. La seconde elle, montre qu’elle fait attention à l’humeur du public et qu’elle sait s’adapter en fonction de celui-ci. Une nouvelle preuve qu’elle est au-dessus des autres candidats. En deux prestations, elle propose donc deux versions d’un même récit, et prouve qu’elle ne fait pas que réciter bêtement celui-ci. Reste à savoir si cela suffira à conquérir le jury, après tout, l’humeur et la réaction du public n’est pas ce qui joue dans cette compétition. La réaction d’Arakawa est d’ailleurs bien cachée afin de faire durer le suspense jusqu’au prochain tome (que je vais lire dès la fin de cette chronique tant je suis impatiente).

Le tome a à nouveau le droit à un petit bandeau de publicité, je suppose donc que la série fonctionne moyennement. En même temps, le sujet est assez particulier, et il y a pas mal de texte, je comprends donc que le public soit plus de niche. Mais c’est aussi bien dommage, car c’est l’occasion d’en apprendre plus sur la culture japonaise. Pour cette nouvelle jaquette, c’est le trio de tête qui est mis en avant, d’ailleurs ce trio montre aussi la variété de personnalité qu’il peut y avoir dans le monde du Rakugo. D’une certaine manière, sortir une histoire en manga sur ce thème est aussi un moyen de le faire connaître auprès d’un nouveau public ! J’adore le choix des couleurs de la jaquette qui donne un rendu très chaleureux. Le tome est encore bien épais, avec encore pleins d’informations. Je ne pensais pas que le « style » de Rakugo pouvait autant varier suivant celui qui fait la prestation. Ça me donne encore plus envie d’en découvrir, surtout que l’on a des Rakugoka francophones ! Cet art a donc déjà toucher bien plus que son pays natal.


En bref, l’intrigue continue d’être très bien menée par l’auteur, même si la quantité de texte peut paraître impressionnante, elle se laisse lire malgré tout. Tout comme le public, je reste suspendu aux lèvres des différents Rakugoka, espérant qu’Akane réussira à gagner.


Ma Note : 8.5 /10

Note : 8.5 sur 10.

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