Catwoman : Under the moon

Si la vie a appris une chose à Selina, c’est qu’elle est bien plus forte qu’elle ne le pensait. Pendant près de quinze ans, elle a dû faire avec les choix amoureux de sa mère, tous plus désastreux les uns que les autres. Mais Dernell, le dernier beau-père en date, tient vraiment la palme d’or : violent, misogyne, porté sur la bouteille… Impossible pour elle de rester une seconde de plus sous le même toit que cet homme. Selina découvre cependant que vivre dans la rue est loin d’être plus facile. Entre bonnes et mauvaises rencontres, la jeune femme devra faire des choix, car si le confort est parfois tentant, est-elle vraiment prête à tout pour l’obtenir ? Faire partie d’un groupe implique-t-il nécessairement de perdre son indépendance ? Selina Kyle trouvera peut-être comment survivre au quotidien, mais trouvera-t-elle comment devenir quelqu’un de bien ?

Je continue de lire mes petits romans graphiques de chez Urban Link, cette fois-ci avec un titre sur le personnage qui sera plus tard Catwoman. J’aime bien ses petits formats, ils sont courts, colorés et souvent en un seul volume (il y a quelques séries tout de même), niveau épaisseur cela varie, mais globalement ça a quasi la même taille qu’un Kbooks (Webcomic version papier, tout en couleurs également et à un prix similaire). Je préfère d’ailleurs ce format avec couverture souple, que ceux avec une couverture rigide, que je trouve moins agréable à lire quand c’est bien épais.

Selena est une jeune adolescente en proie à un grand mal-être, qui provient de sa famille, si on peut l’a nommé comme telle. Sa mère est serveuse, et ne cesse de changer de compagnon, la seule chose qui ne change pas, c’est qu’ils sont tous des gros boulets bien machistes. Le dernier en date, et qui reste bien, Dernell n’est pas sans reste, il trouve tous les moyens possibles pour pourrir la vie de Selena, ce qui semble lui faire grand plaisir. Cela se voit surtout lorsqu’elle adopte un petit chat en secret et qu’elle devient plus joyeuse, celui cherche directement à savoir d’où lui vient cette joie de vivre, en faisant une tête qui en dit long… la raison qui lui rend la joie doit disparaître.

Ce petit titre propose donc plusieurs thématiques, des couples reformés, l’amitié, la douleur (morale et physique), la scarification (TW), la fugue, le suicide, etc… C’est un livre qui peut être assez dur à lire selon moi. Selena finira par fuguer, devenir SDF, et quitter l’école, tout ça parce que sa mère ne comprend pas le problème, et va même jusqu’à dire à Selena qu’elle doit faire des efforts. Ce n’est, jamais, à un enfant de faire des efforts face à un conjoint violent et qui aime faire souffrir, jamais. Que la mère souhaite être avec ce genre d’individu est une chose, mais elle n’a pas à imposer son choix à son enfant qui n’a aucun moyen, si ce n’est de fuir seul dehors, dans la rue. Dans son malheur, Selena finira par faire de belles rencontres, mais surtout elle tombera du côté des criminels. Pour le moment, il n’a pas été fait évocation de pouvoirs, juste de ses capacités furtives et débrouillardes.

Catwoman est l’un des antagoniste de Batman, tantôt gentille, tantôt méchante, c’est un personnage difficile à saisir. Cette petite histoire est un peu une origine story du personnage, qui se nommera d’abord Catgirl. Pour ma part, j’avais vu le film de 2004 avec Halle Berry dans le rôle de Catwoman, et j’en garde un assez bon souvenir. Je n’ai pas vu celui de 2022 par contre. Hormis ce film, et peut-être quelques bribes de souvenirs d’une série d’animation (Batman passait beaucoup à la TV), je ne connais pas le personnage plus que ça. Je trouve sa représentation dans ce livre, très… « sincère » ? Personne n’a une vie facile, tout le monde à ses cicatrices, je trouve donc que cette origine story correspond bien aux souvenirs que j’ai du personnage.

J’ignore pourquoi le bleu a été choisi comme couleur, au lieu d’un simple noir et blanc, mais personnellement, j’avoue que c’est un peu plus agréable à l’œil et ça change. Peut-être que c’était pour faire allusion au ciel nocturne ? Etant donné que le titre est « Under the Moon ». J’apprécie aussi beaucoup la présence, à la fin de l’ouvrage, de numéros de téléphone (français) pour les aides diverses et variés pour l’enfance, pour parler, pour sauver. Il y a aussi une petite interview au tout début, de l’autrice et de l’illustrateur.

En bref, même si ce titre a été moins marquant à mes yeux que d’autres, il en reste pas moins un assez bon récit et origine story de Catwoman. On peut aussi voir un petit Bruce Wayne, même s’il reste qu’en second plan. Les faire se connaître tous les deux aussi jeune, donne quelque chose de sympa, surtout quand on connait leur relation une fois adulte.