Ookami Rise – Tome 1

Dans un futur proche, l’État du Japon a disparu. L’île est désormais scindée en deux. Le nord est administré par la Russie et le sud par la Chine. La frontière entre les deux pays est délimitée par une zone tampon, démilitarisée et vidée de ses habitants. C’est là, dans cette zone interdite, que les Wolang ont trouvé refuge. Ces 49 fugitifs sont le résultat d’expérimentations ratées de l’armée chinoise, qui souhaitait les transformer en armes bactériologiques afin de les utiliser contre son voisin russe. Pris en tenaille par la Chine qui souhaite effacer les traces de ses expériences, et la Russie qui essaie de les capturer pour les étudier, les Wolang devront se battre pour leur survie.

Trouvé par hasard d’occasion, je me suis laissé tenter car la série est en cinq tomes, ce qui est assez court. Mais aussi, car la couverture et le synopsis faisait beaucoup envie. Un peu comme Far East Incidents (chez Vega Dupuis), la série parle d’expériences sur les humains abandonnées, et désormais, il faut en éliminer les représentants. Toutefois, même si les deux séries semblent assez similaires, celle-ci semble pencher vers un côté plus sombre, là où l’autre tente encore un peu de comédie.

L’intrigue commence déjà par donner le ton de la série dès les premières pages. Les Wolang sont les mains levés, ce clamant humain devant des soldats, soldats qui finissent par faire feu par peur. Les Wolang répondent donc par simple défense, mais malgré cela, malgré ce qu’on leur a déjà fait subir, ils continueront d’être pourchassés afin d’être éliminés. Car même si la Russie est un « allié » de la Chine, on sait tous très bien à quoi s’en tiendrais une alliance entre ses deux pays… La Russie ne doit pas tomber sur les Wolang, les étudier, et en faire des armes alors que la Chine a échouée.

Bien évidemment, leur excuse publique est bien différente, puisqu’il n’y en a même pas ! Le public ignore tous des expériences, de leur existence paisible dans la zone tampon. Quant aux soldats envoyés pour les éliminer, ils sont inexistants civilement, ainsi, s’ils meurent, il ne s’agit pas de perte… Je n’ai pas trop saisi quand et pourquoi le Japon a été annexé par les deux pays… En tout cas, même si une bonne partie des Japonais semblent vivre une vie normale, beaucoup, pour aucune raisons, se retrouvent dans des camps de « rééducation » où ils doivent subir un lavage de cerveau à la limite de la torture. C’est dans ses centres, que les cobayes pour devenir des Wolang semblent avoir été choisis, après tout, ils ne manqueraient à personne pour la plupart… Au final, les soldats envoyés pour les tuer sont exactement comme les Wolang, des objets facilement remplaçables…

La puissance des Wolang est phénoménale, quasiment intuable avec des armes à feu lambda, il faut soit un couteau (et de la chance), soit des munitions spéciales pour espérer en venir à bout. S’ajoute à ça leur sang, qui est mortel pour les gens normaux et vous obtenez une bête, un mutant, tout puissant. Mais qu’est-ce que cette puissante, combinée à leurs actions, indique ? Que s’ils le voulaient vraiment, ils auraient pu s’en prendre directement aux humains normaux, se faire connaître, dire au monde ce que la Chine a fait. Mais non, il n’en est rien, ils ne demandent qu’à vivre en paix, entre eux. Au final, qui est vraiment le plus humain ? Comme toujours, je pense que ce genre d’expérience suffit pour le savoir… Et même si j’aimerais me dire que ça n’existe pas dans la réalité, c’est en sûrement bien le cas au final. L’homme est un loup pour l’homme, comme toujours.

J’aime beaucoup le design des casques des méchants soldats, envoyés littéralement à l’abattoir (ça donne juste envie de déserter, mais bon). Il semblerait également que le trio de protagoniste finira par se réunir, mais comment aura lieu cette réunion ? Comme indiqué en introduction, cette série semble partir dans une direction assez sombre, elle est également assez gore, même si je ne la qualifierai pas, pour le moment, de série d’horreur. Les Wolang, que l’on qualifie de monstres, enterre les soldats ennemis qu’ils ont tués par légitime défense, avec des fleurs… Pourquoi donc ne sont-ils plus humains ? Ou plutôt, à cause de QUI sont-ils jugés comme tels ? Aucun n’a demandé à être cobaye et transformé en monstre, et pourtant, comme on leur a imposé cette condition, on souhaite aussi leur imposer la mort, comme c’est triste, et révélateur du côté sombre humain.

En bref, cette série, outre le côté action et gore, propose une petite réflexion autour de ce qui fait de nous des Hommes. Mais aussi, sur le fait que l’être humain, qui se croit tout puissant, pense pouvoir décider qui doit vivre ou non, qu’elle vie à le plus de valeur. Et ça, on le voit tous les jours, notamment avec les animaux qu’on tue dès qu’ils attaquent un humain, alors que de notre côté, on en tue des centaines…