Pilote sacrifié – Tome 3


Sasaki Tomoji a toujours adoré piloter. Afin de réaliser son rêve et de devenir aviateur, il intègre l’école de l’armée de terre. Rapidement, le jeune homme est remarqué et devient pilote d’attaque spéciale dans le 4e corps aérien. S’ensuit une série de missions suicide où son appareil n’a qu’un objectif : rencontrer celui de son ennemi… Sasaki ressortira vivant neuf fois.


Cette série est vraiment assez difficile à lire, pas uniquement à cause des descriptions assez importantes (pour les zones de combats, la situation, etc), mais surtout parce que les auteurs n’hésitent pas à montrer les conséquences auprès de la population, ainsi que le côté psychologique de se donner la mort en ayant souvent, à peine 20 ans. Je suis désormais plus âgée que certains de ses aviateurs qui ont sacrifiés leurs vies, pour l’égo de leurs supérieurs, et cela me fait toujours aussi mal (je réagis pareil quand un soldat français, plus jeune, décède dans un conflit à l’étranger). Ils avaient la vie devant eux, mais c’est eux aussi qu’on envoi se sacrifier…


L’histoire retiendra surtout le courage de ses hommes et la folie de leurs supérieurs. On pensera, sans doute à tort, que la majorité de la population suivait aveuglement leur empereur (lui-même manipulé sans doute, par ses « conseillers »). Mais lorsqu’on se penche un peu sur certaines îles japonaises, on se rend vite compte que tous n’ont pas digéré leur traitement durant cette guerre. Outre les dégâts humains importants, pareillement pour les bâtiments, c’est surtout le « patriotisme aveugle » de la population qui a été mis à mal. Même si aujourd’hui, le groupe passe toujours devant l’individu (ce qui continue de leur jouer des tours), je n’ai pas l’impression qu’ils sont aussi aveuglés par celui-ci que durant la guerre. La série montre également que beaucoup d’aviateur, gradés ou non, n’aimaient pas cette stratégie qui ne mènerait à rien. Beaucoup aussi, semblaient y aller à reculons, choisissant finalement de mourir plutôt que d’être traité de lâche. Au final, ils n’ont donc pas sacrifiés leurs vies par patriotismes, mais surtout par peur.

Leurs supérieurs, bien avides de gloire assis dans leur siège, n’hésitent pas à les manipuler à coup de « je monterais moi-même à la fin ». Des paroles totalement fausses, mais que les soldats croient bêtement, après tout, ils mourront tous, que leurs supérieurs disent vrai ou non, ils n’en sauront rien. On menace donc les petits soldats d’être désignés comme des lâches, mais que dire de ses fameux supérieurs ? Comment pouvaient-ils encore se regarder dans la glace en envoyant ses jeunes à la mort ? Ils étaient littéralement dans le déni pour ne pas comprendre que ses opérations ne les feraient pas gagner. Tellement dans le déni, qu’ils écrivaient de faux rapports indiquant des pertes ennemis alors qu’il n’y en avait pas. Engendrant un cercle vicieux qui conduira à la mort d’autres jeunes, alors même que la stratégie a prouvé son inefficacité. Je me le demande encore aujourd’hui, mais s’ils avaient dit la vérité, et assumer comme des braves, est-ce que ceux du gouvernement auraient dit stop plus tôt ? Est-ce que cela aurait évité encore plus de morts, et surtout, les bombes atomiques ?


Ses décisions, de la part de quelques individus, tous avides de reconnaissance et de gloire, et n’acceptant pas de faire moins bien qu’un autre (grosse rivalité entre l’armée de terre et la marine, comportant tout deux des unités aériennes), on coutés très cher au Japon. Elles ont aussi détruit de nombreuses familles, de nombreux avenirs. Je pense que le pays en est d’ailleurs toujours marqué, puisqu’il est toujours sous influence d’un traité signé à la fin de la guerre, lui interdisant d’avoir une armée « d’attaque ». D’où le fait que son armée est désormais nommée « Forces japonaises d’autodéfense ». Malheureusement, les tensions actuelles font qu’il va peut-être falloir réagir (Chine, Corée du Nord), leur capacité de défenses ne sont pas à sous-estimer pour autant. Ils participent assez peu à des conflits internationaux, mais interviennent parfois via les nations unies, alias les casques bleus.

La jaquette du tome est assez puissante, puisqu’elle montre Tomoji décidé lors de ce qui sera sa première « survie » en tant que kamikaze. La série montre tellement bien la pression qu’ils ont sur les épaules, que j’en viens à me demander comment il a fait pour supporter tout cela tout au long de sa vie. Il a sans nul doute, était tout aussi courageux que ses pairs, voire même plus, car il a dû affronter par la suite les regards des autres qui devaient le juger, mais aussi voire les conséquences du sacrifice de ses camarades qui sera vain. C’est aussi dommage que son histoire reste si discrète, elle mériterait d’être mise plus en avant, d’ailleurs j’ai des films autours des kamikazes à regarder également maintenant que j’y pense. Certains films sont vraiment bien fait, pour toujours dans mon cœur : Far Away les soldats de l’espoir et Tu ne tueras point, deux récits d’histoires vraies. Au vue de la jaquette du tome 10, la série est sans doute presque terminée, et j’espère qu’elle indique aussi, que le « après » sera évoqué. Baka updates, confirme que la série sera en 10 tomes, elle est donc presque finie en France.


En bref, je pense continuer cette série doucement, car elle me demande beaucoup d’énergie tant elle est forte. Cela prouve au moins qu’elle est réussie et cherche à montrer quelque chose de réaliste, mais aussi, un peu horrifique.


Ma Note : 8 /10

Note : 8 sur 10.

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