Vinland Saga – Tome 3

Août 1013, suite au massacre des camps Vikings de Northumbrie, l’armée Danoise se fait de plus en plus violente en Angleterre. D’expédition en expédition, l’armée dirigée par Floki, rejointe par celle d’Askeladd, arrive enfin à Londres. Mais après des décennies d’attaques, Londres est plus que parée contre les attaques de Vikings. Pour l’armée Danoise, le combat s’annonce d’autant plus rude que Torkell, le frère cadet du général des Jomsvikings Sigvald, lassé de combattre des Anglais trop faibles, a décidé de changer de camp pour s’amuser un peu. Face à cet imprévu de taille, Askeladd a, comme toujours, une idée de génie : envoyer Thorfinn prendre la tête de Torkell en échange d’une promesse de duel.

Les vikings prennent la direction de l’Angleterre, l’armée d’Askeladd est également de la partie. Quant à Thorfinn, il est toujours fidèle à son envie de vengeance, toutefois, il apparaît tout de même sous un nouveau jour, assez bref, au cours de ce tome. La violence est toujours omniprésente, ce qui est normal en tant de guerre je suppose. En tout cas, ils ne sont pas au bout de leur surprise.

Thorfinn est encore une fois utilisé par Askeladd, pour de l’infiltration, espionnage, mais aussi pour des tentatives d’assassinats. Mais celui-ci n’est pas dupe, il sait très bien qu’il est utilisé, et demande donc comme d’habitude la possibilité d’affronter en duel Askeladd. Même s’il est vif et agile, pour le moment, il est très loin d’être capable de le battre. Malgré cela, Askeladd lui dit franchement qu’un jour il sera plus fort que lui, car tous deux ont un ennemis commun impitoyable : le temps. Askeladd finira par vieillir et perdre inévitablement de la force et de l’agilité, là où Thorfinn sera dans la fleur de l’âge et avec de l’expérience. Même si Askeladd ne semble pas se soucier de Thorfinn, j’ai l’impression qu’il l’apprécie un peu malgré tout.

D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’Askeladd et ses troupes ont acceptées de rejoindre l’armée de Sven, qu’ils vont pour autant au suicide ou suivre le moindre ordre à la lettre. Bien au contraire, et comme à son habitude, il fera ce qui lui plait, et surtout, ce qui l’avantagera le plus. J’imagine qu’il doit sa survie en tant que mercenaire grâce à cet esprit aussi agile que l’est son corps. Avoir un petit flashback sur son passé pourrait également être intéressant. Thorfinn, qui est avec lui depuis qu’il a tué son père, et considéré comme disparu (voire mort) par sa famille. Sa sœur et sa mère se retrouvent ainsi seules, faible sa mère reste alité, quant à sa sœur, elle occupe son corps et son esprit plus que nécessaire afin de ne pas y penser, jusqu’à lâcher prise…

Thorfinn était alors surtout montré comme un combattant rusé et têtu. Il est aussi très agile, mais cela ne suffit pas face à des adversaires plus expérimentés, comme Askeladd, ou ici Thorkell qu’il affrontera. Ce que j’ai aimé, c’est son comportement en début de tome, un peu plus proche d’un gamin de son âge, et qui montre surtout son vrai caractère, qu’il n’aime pas plus que ça faire la guerre, lui qui jusque-là rêvait comme les autres d’y participer. Très humain, il essaiera de dire à ses « sauveuses » de fuir, mais visiblement, elles ne l’ont pas écoutés, et en ont payées le prix fort. Thorfinn n’avait pas l’air triste à ce moment, juste fatigué moralement.

Petit truc que j’ai remarqué sur la couverture, j’ignore si c’est le cas sur les autres tomes, c’est le côté « flou » de la silhouette en fond (Thorkell je présume ?). J’ignore si c’est un effet volontaire, mais j’avoue que je n’aime pas trop… En tout cas, j’ai terminé les tomes que j’avais de la série avec celui-ci, et je confirme que j’aime beaucoup. L’auteur prend le temps de poser les choses, il n’oublie pas certains personnages plus éloignés comme la famille de Thorfinn. La série avance doucement, mais sûrement comme on dit !

En bref, ce tome a été assez violent, Thorfinn étant en plein milieu de celle-ci malgré lui. Même s’il souhaitait rentrer chez lui, seul c’est impossible. Le fantôme de son père Thor continue de planer sur lui, est-ce une manière d’indiquer qu’il s’en veut ? Après tout, s’il n’avait pas été sur le bateau, il n’aurait pas été pris en otage et causé la mort de son père…