La mélodie de Jenny


Trois histoires ayant pour cadre la seconde guerre mondiale ou ses prémices.

Aux frontières du ciel Un jeune homme a rejoint à 16 ans l’école militaire afin de devenir pilote à l’image de son frère. C’est l’époque des kamikazes… La mélodie de Jenny Un groupe d’enfant s’échappe du centre où ils avaient été placés pour les protéger des bombardements. Leur but : rejoindre leurs parents à Tokyo. Leur chemin croise celui d’un prisonnier américain évadé… Le rêve américain Quelques années avant la guerre, dans un contexte de racisme et de préparation à la guerre, l’équipe Japonaise de base-ball va faire une tournée aux Etats Unis. Nous suivons les aventures de Murakawa, la star de l’équipe.


Je suis tombée sur ce tome par hasard, lors de ma recherche de manga d’occasions. La couverture m’a dès le départ interpellée, puis en lisant le synopsis, j’ai appris que le titre parlait de la seconde guerre mondiale, je l’ai donc pris sans hésitation. One shot composé de trois histoires bien distinctes, édité chez Ki-oon, et surtout réalisé par Tsukasa Hojo (City Hunter, Cat’s eye,…), je ne pouvais qu’apprécier. Ses histoires, tragiques, relatent l’idiotie de la guerre, le fait qu’elle touche tout le monde, partout dans le monde, enfants, sportifs ou encore jeunes rêveurs, la guerre n’a épargné personne. Tsukasa Hojo propose avec ce titre de découvrir trois histoires tragiques, superbement menées et remplies d’émotions, rappelant à tous que nous sommes tous humains.


Les trois intrigues sont vraiment intéressantes, chacune à leur manière. La première met en avant une histoire que l’on peut retrouver assez régulièrement dans d’autres œuvres. Un jeune japonais rêve d’aviation et rejoins donc tout naturellement son armée afin de pouvoir voler. Manque de bol pour lui, il est jeune, et lorsqu’il finit sa formation la guerre a déjà bien avancée, en défaveur de l’armée japonaise. A peine sortie de l’école, il finit donc dans une escouade de kamikaze pour être jeté, inutilement, sur l’ennemi, laissant famille, amis et amour en larmes. Je n’imagine même pas la réaction des japonais face à ça, des centaines, des milliers de jeunes envoyés à la mort pour rien, par des types au placé qui n’ont jamais rien fait de leur vie si ce n’est décider du sort de leurs citoyens. Pour le coup, comme j’ai déjà lu pas mal d’histoires similaires, c’est celle qui me fait le moins d’effet, même si elle me frustre toujours autant.

La seconde histoire d’où est tiré le titre du recueil, est celle qui m’a le plus marquée. Comment ne pas l’être quand des enfants sont directement concernés ? La cause est encore la même d’ailleurs, l’entêtement des dirigeants japonais, qui savaient très bien à quoi s’attendre et qui le prouve avec cette histoire. Durant la guerre, les enfants japonais ont été envoyés dans les campagnes, afin de les protéger des bombardements, preuve que le gouvernement savait, et que les japonais n’ont pas réfléchis bien loin non plus, leur confiance aveugle leur fera perdre beaucoup de vies… Les enfants n’étaient pas mieux dans les campagnes, utilisés comme mains d’œuvre gratuite. Comment peut-on être aussi mauvais avec son propre peuple, envers des enfants !? La rencontre d’un immigré américain, ayant fait sa vie dans leur pays, ayant une femme et une fille, fera changer la mentalité de ses jeunes enfants. Lui, a été arrêté pour ne pas avoir quitté le pays, accusé à tort d’espionnage pour le compte des américains. Comme les enfants, sa vie ne sera pas au top, l’armée japonaise ayant encore moins de considérations pour les autres que pour ses propres citoyens. Leur rencontre sera aussi belle, riche que brève. Les enfants en resteront marqués à vie.


Ainsi, les étrangers vivants au Japon n’étaient pas bien vus, et finissaient souvent prisonniers. La troisième histoire se déroule avant le conflit, et montre que les tensions étaient déjà bien présentes. Les japonais vivant aux USA n’étaient pas mieux, ils étaient persécutés et vus comme des espions, des barbares. Les USA savaient déjà pour les crimes de Mandchourie (Chine) réalisés par l’armée japonaise. On y suit un jeune joueur de baseball japonais, qui avait toute la carrière devant lui, ainsi qu’un recruteur, ancien joueur blessé, qui souhaite former une équipe de rêve. Enfin, une jeune fille japonaise, naturalisée américaine, jouant le rôle d’interprète pour gagner un peu d’argent. Leur destin à tous les trois sera aussi tragique, faisant encore grimper en moi un sentiment d’injustice. Comment peut-on juger un peuple pour les déboires de son gouvernement ou de son armée ? Suis-je bête, même aujourd’hui ce genre de raccourcis à lieu… d’ailleurs, sur certains points on se rapproche de pas mal de situations ayant déjà eu lieu, et ça n’augure rien de bon…

La jaquette met en avant les enfants de la seconde histoire, je viens de voir une petite erreur au niveau de Shoichi, une partie de son cou a été remplacé par le ciel… L’erreur se voit d’ailleurs aussi la jaquette que j’ai mise pour la chronique. Jaquette qui est d’ailleurs en carton, ce qui m’a un peu étonné, comme c’est assez rare. En tout cas, j’aime bien la présentation proposée, et comme il est indiqué « les trésors de Tsukasa Hojo » en haut du livre, je suppose qu’il s’agit d’une collection. Si j’ai l’occasion, je pense m’en prendre d’autres pour découvrir un peu plus l’auteur (je connais ses grands titres, mais je ne les ai jamais lu, juste vu un peu en anime).


En bref, un one shot très prenant émotionnellement, les personnages arrivent à être attachants en quelques pages. Les moments de joies sont parfois éphémères, mais il les marque profondément. Un bon titre, qui parle autant de choses connues, que de faits un peu plus discret, mais tout aussi dramatique.


Ma Note : 9 /10

Note : 9 sur 10.

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