Black Torch – Tome 3

Jiro n’aspire qu’à vivre tranquille, et pourtant, c’est un véritable aimant à bagarres : non seulement il est le descendant d’une lignée de ninjas, mais en plus, il a la capacité de communiquer avec les animaux ! Alors quand il trouve un mystérieux chat noir mal en point, il n’hésite pas une seconde à lui venir en aide. En fait de félin, il a recueilli Ragô, un Mononoke surpuissant ! Ces créatures surnaturelles, capables de dévorer les humains, vivent d’ordinaire cachées… Mais Ragô est en fuite, poursuivi aussi bien par des professionnels de l’exorcisme, que par ses propres pairs ! Un démon ne tarde pas à retrouver sa trace, et un combat épique s’engage. Jirô, imbattable contre de simples humains, ne fait pas le poids face à un monstre… Pour sauver son bienfaiteur humain de la mort, Ragô n’a d’autre choix que d’user d’une technique de possession. Un humain et un Mononoke alliés dans un même corps, on n’a jamais vu ça ! Exorcistes ou esprits, quel camp choisiront ils ? Les frontières du bien et du mal se brouillent dans ce shonen explosif et sans temps morts ! Black Torch renouvelle le genre du récit de ninjas dans une veine moderne et dynamique. Ne vous fiez pas aux apparences : les chats ne sont pas forcément mignons et câlins, et les démons ne sont pas toujours qui on croit !

Troisième tome sur cinq pour la série, ça fait bizarre de la lire à nouveau… Ça doit faire un an environ que j’ai lu la série, et pourtant, je ne me souviens pas de tout. Comme quoi, j’ai bien fait de la relire avant d’en parler ! J’ai toujours un peu peur que le rythme finisse par être brisé, afin d’arriver à une fin pour la série, mais pour le moment, tout semble continuer correctement. Peut-être que je n’aurais pas droit à une fin bancale cette fois ?

Dans ce tome, j’ai eu l’impression que Jiro a été mis un peu en second plan, et c’est tant mieux ! Parce qu’il n’y a pas à tordre, il n’est pas terrible en tant que personnage, je trouve les autres, ainsi que les antagonistes, bien mieux que lui. Et pourtant, ils ne sont pas tous très développés, vu qu’ils finissent souvent par périr au bout de quelques pages. L’épreuve des illusions, est vraiment quelque chose d’utiliser intelligemment par l’auteur, je l’avais déjà évoqué dans ma chronique précédente. Il ne restait plus que le duo Jiro et Rago, et c’est là que Jiro se fait littéralement effacer, puisque l’illusion prendra Rago comme cible. Celle-ci s’avèrera très utile, montrant le passé de Rago, et la raison de son scellement. C’est dommage de voir tant d’intelligence dans la mise en place de certains passages scénaristiques, et pourtant si peu d’originalité dans le protagoniste.

J’ai eu un peu tendance à l’oublier, mais c’est vrai que Rago est aussi un personnage à part entière, et donc, avec sa propre histoire. Ayant perdu la mémoire après avoir été scellé dans la stèle, il ignore donc comment il a fini là. L’illusion, permet de corriger cela, en proposant de découvrir le passé de Rago, ou du moins, un moment clé. Au final, il s’avère que le caractère de Rago n’a pas bien changé malgré sa perte de mémoire et son emprisonnement pendant un bon moment. Il dit qu’il ne souhaite pas s’allier, que ce soit avec les autres mononoke ou bien avec les humains. Mais au final, ses choix semblent laisser penser qu’il apprécie les humains plus que ses pairs. Il finit même par se rendre compte d’une chose, pourtant évidente, vis-à-vis de sa situation avec Jiro. Encore une fois, il pense au bien être de l’autre avant le sien, c’est un très bon personnage, torturé entre sa relation avec les humains, et ses pairs.

Ichika n’est pas plus mise en avant que cela pour ce tome, mais elle a encore le temps de l’être à nouveau avec les deux tomes restants, car je suppose qu’une « solution » sera proposée pour chaque membre du trio. Une solution pour le frère de Reiji, une solution pour la mère d’Ichika, quant à Jiro, soit une solution pour Rago, soit pour ses parents (révélation dans ce cas), voire même les deux. Le titre ne semblant pas vouloir être ambitieux, les tomes s’enchaînent bien (pour le moment), les personnages principaux sont plutôt bien travaillés, pareil pour les personnages secondaires importants. Pour le reste, ça reste dans la simplicité, et les mononoke ne semblent pas très bien approfondis pour le moment (hors Rago).

La jaquette met en avant le dernier membre du trio de protagoniste, avec Rei, l’épéiste et intello du groupe. D’ailleurs, il en prendra un peu pour son grade dans ce volume… Il y a toujours le petit dépliant coloré au début du volume, pour ma part, comme je le craignais, celui-ci a été légèrement plié à un endroit. La couverture est encore utilisée intelligemment et pour mettre une dose d’humour, ainsi que la postface. Il y a aussi un tout petit bonus à la fin du tome, avec la naissance d’un mononoke… masochiste ?

En bref, c’est déjà la moitié de la série, et je trouve que pour le moment, le rythme reste très bien géré. La phase « finale » se met en place, avec le retour des antagonistes, plus puissants que jamais. Même si le reste est toujours assez simple, l’intrigue évoque surtout un pan de l’histoire japonaise et de sa mythologie, ainsi que la progression de « l’athéisme » (peu présent pour le moment au Japon, bien plus présent en France).